L'épiphysiolyse de la tête fémorale

L'épiphysiolyse est une pathologie de la hanche qui touche principalement les enfants entre 10 et 16 ans. L’âge moyen est de 13 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles.

Les enfants et les adolescents qui sont encore en croissance ont une plaque de croissance au sommet du fémur, juste en dessous de l’épiphyse de la tête fémorale, que l’on dénomme cartilage de croissance, aussi appelé « physe ».

Le travail de la physe est de relier la tête fémorale au fémur, tout en permettant à l'os de s'allonger et de se développer.

L’épiphysiolyse est donc liée à une anomalie du cartilage de croissance. Elle se traduit par un glissement de la tête du fémur (épiphyse fémorale proximale) par rapport au col du fémur. On pourrait comparer cela à une boule de glace qui glisse de son cône. Parfois, le glissement se produit soudainement - après une chute ou une blessure sportive, par exemple - mais la plupart du temps, cela se produit progressivement, sans évènement particulier préalable.

Le glissement engendre une contrainte au niveau des vaisseaux qui vascularisent la tête fémorale avec un risque accru de nécrose (mort cellulaire) de cette dernière.

Quels sont les facteurs de risques et les causes ?

Personne ne sait avec certitude ce qui cause l’épiphysiolyse. Elle concerne toutefois souvent des enfants de 11 à 16 ans qui connaissent une poussée de croissance. L’épiphysiolyse est plus courante chez les garçons.

L’épiphysiolyse s’avère être également plus fréquente chez les enfants qui présentent les facteurs de risque suivant :

  • Obésité (porter un poids supplémentaire exerce une pression accrue sur la plaque de croissance). Il s’agit du risque principal
  • Troubles endocriniens, tels que diabète, maladie thyroïdienne ou problèmes d'hormone de croissance
  • Maladie des reins
  • Prise d’un traitement contre le cancer comme la radiothérapie et la chimiothérapie
  • Prise de médicaments tels que les stéroïdes
  • Antécédents d’épiphysiolyse dans la famille

Dans une moindre mesure, des variations anatomiques du positionnement dans l’espace de la hanche, au niveau de l’acétabulum ou du fémur (position anormale en rétroversion acétabulaire ou retro-torsion fémorale) peuvent aussi jouer un rôle.

Est-ce une pathologie fréquente ?

10 adolescents sur 100 000 sont concernés par cette pathologie qui touche plus fréquemment les garçons que les filles.

Elle concerne les deux hanches dans 50% des cas.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont variables. L’adolescent peut présenter des douleurs au niveau du pli de l’aine, de la cuisse ou du genou, sans avoir subi de traumatisme associé ou non à une boiterie.

Les douleurs au niveau du pli de l’aine ne sont pas nécessairement présentes dès le début. Il arrive parfois que le seul symptôme soit une douleur au niveau du genou ou de la cuisse. On parle alors de douleur engendrée par irritation des nerfs qui provoque une douleur dans une autre zone que celle de la maladie.  

Dans les cas chroniques, on peut observer une démarche avec le pied qui pointe vers l’extérieur.

Le dépistage

Les symptômes de l’épiphysiolyse permettent d’orienter le diagnostic. En présence de symptômes, votre médecin de famille, pédiatre ou alors un médecin vu lors d’une consultation aux urgences pédiatriques prescrira une radiographie du bassin et de la hanche pour confirmer ou infirmer le diagnostic.  

Examens complémentaires

Une fois le diagnostic posé, une IRM avec du produit de contraste (produit qui est administré en intraveineuse pour mieux mettre en évidence les structures de la hanche) est alors réalisée. L’IRM permet non seulement de se prononcer par rapport à la présence d’une nécrose de la tête fémorale (atteinte de la vascularisation) mais aussi par rapport au degré et la sévérité du déplacement de cette dernière, ce qui orientera la prise en charge chirurgicale.

Contact

Secrétariat de l’Unité pédiatrique de chirurgie orthopédique et traumatologie (UPCOT)
Hôpital de l’enfance
Chemin de Montétan 16
1004 Lausanne
 Dernière mise à jour le 24/09/2021 à 08:21